En guise d’homélie pour la messe de la nuit de Noël, 24 décembre 2023 – Abbaye de Boscodon
Is 9,1-6 ; Tt 2,11-14 ; Lc 2,1-14
N.B. : pour cette nuit de Noël, je n’ai pas rédigé d’homélie. J’ai parlé d’abondance du cœur, en insérant dans mon propos le texte que vous trouverez en bas de page.
Chers amis, en particulier vous qui découvrez en cette nuit l’abbatiale de Boscodon, soyez les bienvenus ! Merci à vous d’être venus célébrer avec nous la fête de Noël. Parmi vous, il y a plusieurs enfants, et certains très jeunes (le benjamin n’a que trois mois). Je leur ai demandé ce qu’ils étaient venus faire dans cette église, et l’un d’eux m’a répondu qu’on fêtait la naissance de Jésus.
C’est vrai, et pourtant, Jésus n’est pas né un 25 décembre. Parce qu’en décembre, à Bethléem, c’est l’hiver. J’ai vécu quinze années à Jérusalem, et je peux vous dire qu’à cette période il fait froid, il peut même neiger. Or, dans l’évangile on dit que les bergers passent la nuit dans les champs, avec leurs moutons. Je vous assure qu’ils ne font pas cela en plein hiver. Mais alors, pourquoi avoir choisi cette date pour fêter la naissance de Jésus ? Parce qu’en cette période les jours commencent à rallonger. De plus, les Romains de l’époque de Jésus célébraient la victoire du soleil le 25 décembre, ils appelaient ce jour celui du Sol invictus, le Soleil invaincu. Les chrétiens ont voulu dire que, pour eux ,Jésus était le vrai Soleil levant, la vraie Lumière.
En fait, ce soir, nous ne célébrons pas un seul anniversaire, mais trois ! Car le fr. Régis, lui, est vraiment né un 25 décembre. Alors, souhaitons-lui un très bon anniversaire : Joyeux anniversaire Régis… !
Et puis, cette année, il y a un troisième anniversaire, car il y a exactement 800 ans, le 25 décembre 1223, saint François d’Assise a inventé la première crèche vivante. Non pas la crèche tout court, mais la crèche vivante, celle dans laquelle les personnages sont de vraies personnes. À quoi ça sert une crèche vivante ? À nous rappeler que c’est à nous, tous les jours de notre vie, de vivre le mystère de Noël, de dire au monde que Jésus est là, qu’il nous aime et vient nous sauver, nous donner la vie de Dieu. Pour le pape François, la crèche n’est pas un pur « fait folklorique », mais une démarche pour « réveiller dans le cœur l’étonnement face au mystère de Dieu fait enfant ».
Je vais maintenant vous lire une sorte de sermon qu’un petit garçon de 5 ans a dit devant son petit frère et sa petite sœur. C’est sa maman qui, dans la pièce voisine, l’a entendu et noté :
Il est assis sur une petite chaise, un livre entre les mains (qu’il fait semblant de lire) face à son frère et sa sœur assis, silencieux, attentifs. (Sur un ton récitatif) Dans l’étable où le petit Jésus est né, la Sainte Vierge disait à l’âne : Pousse-toi. Amen, Amen, Amen ! (et chants en manière de psalmodie) Dans l’étable où le petit Jésus est né, Saint Joseph dit à le bœuf : Pousse-toi, tu ne vois pas que je ne peux pas me mettre debout : Amen, Amen, Amen (psalmodies) Le Petit Jésus dans sa crèche, amen. Le Petit Jésus dans son étable vieille, amen. – Nous allons parler maintenant du chant des petits anges. Les petits anges jouaient de la trompette, de la flûte, de la cithare, de la guitare… Ça faisait un bon air dans l’étable du Petit Jésus, qui venait d’être né, dans cette étable où les bergers mettaient ses moutons. Les petits anges font de la musique : Turlututu, Panpanpan, Drindrindrin, Zimzimzim, Boumboumboum ! Les petits anges, les petits anges, les grands anges ! – Le Petit Jésus dans son étable, il avait des moutons et les rois n’étaient pas là. Toujours la Sainte Vierge dit au bœuf et à l’âne de se pousser. Turlututu, criait un petit ange, Ture, ture, ture là… Noël, Noël, Noël, c’était Noël ! Vive Noël, vive tous les gens, Par cette belle nuit de Noël, par cette belle nuit de la belle saison – Noël, Noël des anges. Dansez et tournez et embrassez-vous à la fête de Noël. Tout le monde est gentil – Noël, Noël, Noël ! Amen, Amen, Amen ! (à voix parlée 🙂 Fin ! Il se lève, et son frère et sa sœur en font autant…
Ce petit garçon de 5 ans, je le connais bien, parce que… c’était moi ! Oui, je vous ai lu ma première homélie. Elle est sans doute assez simple, très enfantine, mais elle nous invite encore et toujours à la joie. Car Dieu est notre joie, Jésus est notre joie. Dans notre monde si douloureux, soyons des porteurs de joie, des témoins de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ notre Sauveur. Je vous souhaite à tous une belle fête de Noël. Amen !