Hommage à Jean Mansir

Jean Mansir 2024                                                                

Le frère Jean Mansir nous a quittés le 27 juillet 2024, dans sa 96ème année, à l’EHPAD de Saint-Germain-Nuelles où il était entré à la mi-juin, après cinq mois à l’hôpital de Tarare. Emmanuel Bouclon, Étienne Reyssat, Ghislain De Roeck et Élodie Dufour ont pu se rendre au couvent de la Tourette pour l’honorer lors de ses obsèques : grâce à eux, Boscodon y était présent.

Jean a vécu à l’abbaye de Boscodon de 2002 à 2013. Il avait souhaité y venir après une rencontre avec Jeanne Marie au couvent de la Tourette qui avait été pour lui un éblouissement. Il y est arrivé à peu près au même moment que le frère Pierre Abeberry (ils avaient travaillé ensemble à l’émission Le jour du Seigneur, Jean en parlait souvent), et y a vécu avec les sœurs Jeanne Marie, Évelyne, Marie-Beth et les frères Isidore, puis Maurice et Dominique.
Boscodon lui était cher, il en a fait de nombreuses et belles photos ; il s’était investi dans les visites guidées de l’abbaye, où il s’efforçait de communiquer le sens de l’édifice, la symbolique qu’on peut y voir, ainsi que la vie et la spiritualité des communautés, religieuses ou villageoises, qui y ont vécu jusqu’à nos jours. Il s’était notamment passionné pour le nombre d’or à Boscodon, à la suite d’Isidore, publiant le cahier de Boscodon n°8 « Nombre et lumière – Recherches sur l’architecture romane à l’abbaye de Boscodon ».
Il aimait écrire des textes variés, il est l’auteur de nombreux livres spirituels (parmi lesquels « L’Évangile et la Religion » ou « Dieu ? … Quel Dieu ? Entretiens avec mon ange gardien » tous les deux publiés aux éditions du Cerf) et aussi de trois romans dont deux ont pour cadre l’abbaye de Boscodon.
Musicien, il accompagnait souvent la messe à l’orgue (tout en se plaignant parfois de l’instrument qu’Isidore avait en partie construit) et il avait composé pour l’office du soir de la communauté la musique du chant « Sous ton manteau de lumière et de tendresse, rassemble-nous Marie… » (les paroles sont du frère Maurice Coste).
Son amour de la montagne contribuait aussi à son enracinement sur place : il était grimpé sur la plupart des sommets avoisinants, sauf la Montagnette, dont le mauvais rocher lui avait résisté.
Au quotidien, Jean était un homme très fraternel, même si son humour parfois caustique a pu gêner l’un.e ou l’autre. Il nous accueillait avec un large sourire à notre arrivée, et on le quittait à regret chaque été. Vu l’abondance de courgettes venues du jardin d’Isidore, Jean a dû en manger pas mal, même s’il ne les aimait guère, mais les efforts des cuisiniers et cuisinières ont parfois réussi à les lui faire supporter ; en tout cas, après le repas, on le trouvait rapidement près de l’évier pour s’occuper des plats que le lave-vaisselle ne pouvait pas nettoyer, du moins lorsqu’il n’était pas devancé par Claude Wiéner.

Plus tard, retourné à la Tourette, il appréciait les visites que les amis qu’il s’était faits à Boscodon ont pu lui rendre. Il nous guidait (et il guidait aussi des groupes de visiteurs) dans la visite du couvent du Corbusier avec le même enthousiasme que lors des visites de Boscodon. Je me souviens des comparaisons qu’il faisait entre les proportions de l’abbatiale et celles de l’église de la Tourette, comparaisons qui n’avaient pas laissé de me surprendre.

Pour tout ce que tu nous as apportés, à chacun et chacune personnellement, et à la vie communautaire à l’abbaye de Boscodon, merci, Jean.

Le bureau de l’ANDB

Documents disponibles :

Hommage à Claude Wiéner

Claude Wiéner 2017                                

Claude Wiéner nous a quittés le 30 octobre 2022, il avait eu 100 ans le 2 juin 2022.

C’était un fidèle ami de l’abbaye de Boscodon. Il y a fait des séjours réguliers, où son humour nous réjouissait, sa simplicité le rendait proche de chacun (il était toujours rapide à s’atteler à la vaisselle après les repas), et la profondeur de ses propos était nourrissante. Même lorsqu’il n’a plus pu y venir, lorsqu’il avait quitté Ivry pour résider à la maison Marie-Thérèse à Paris, il continuait à s’intéresser à la vie de l’abbaye, et il a encore été adhérent de l’ANBD en 2022. Le bureau de l’ANDB lui avait envoyé des vœux pour son centenaire.

Le 21 juillet, Xavier Debilly, supérieur du séminaire de la mission de France m’envoyait le pouvoir de Claude pour notre assemblée générale et m’écrivait : « Je suis passé rendre visite à Claude Wiéner hier après-midi. Comme de coutume, je lui ai lu son courrier, dont votre lettre qui accompagnait les documents de l’ANDB. Il était heureux de vos nouvelles. Et il a insisté pour que je vous transmette son pouvoir pour l’AG du 7 août. C’est moi qui ai complété le formulaire, mais c’est bien sa signature, toute tremblotante. »

À l’église d’Ivry, sa ville, le mardi 8 novembre, Monique et Bernard Quentin, Anne et Éric Reyssat ont pu être présents pour lui dire adieu au cours d’une célébration à son image, simple, chaleureuse, amicale, pleine d’une foi profonde et sereine. Nous y avons retrouvé Bernard Aléonard, ami commun à Boscodon et Pontigny et nous avons été heureux de découvrir des aspects de la vie de Claude que nous ignorions, de faire connaissance avec un de ses neveux et avec Xavier Debilly, et eux aussi semblaient contents que Boscodon soit représenté. Claude avait choisi lui-même les lectures de cette messe, Deutéronome 24, 17-22 : « tu ne biaiseras pas avec le droit d’un émigré ou d’un orphelin », le psaume 22 : « Le Seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer », Apocalypse 21, 1-6 : « Voici que je fais toutes choses nouvelles », et l’évangile de Jean, 21 , 15-17 : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? ».

Et pour conclure, un extrait de ses Souvenirs, écrit en 2003, qui se trouvait sur le livret du déroulement de ses obsèques :
Le message chrétien se résume en quelques phrases infiniment simples : « Dieu est amour », « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés », ces phrases elles-mêmes ne prennent vraiment sens que situées dans cette vie, dans cette histoire. Histoire d’amour au-delà des heurts et des tensions de toutes sortes. Le dernier mot, c’est que tout être est aimé de Dieu, que l’espérance reste toujours possible, que Dieu est toujours là : « Dieu était là et je ne le savais pas » dit Jacob (Genèse 28, 16). Et cela est vrai de l’origine de l’histoire à son achèvement (Matthieu 28, 20). Ces affirmations de foi sont et restent au cœur de la communauté des croyants, même si elles ne sont pas partagées par « ceux du dehors ». Et l’ambition du croyant sera toujours de communiquer au plus grand nombre cette conviction, cette espérance.

Merci, Claude, et au revoir.

Le bureau de l’ANDB

Documents disponibles :

Hommage à Maurice Coste

Le frère Maurice Coste, moine trappiste, était entré à l’abbaye de Tamié en 1964, et tout en restant fidèle à la sensibilité cistercienne qu’il avait choisie il a rejoint la Communauté Saint Dominique, résidente à l’abbaye de Boscodon, dont il est resté membre de 2007 à 2016. Très fatigué et ne pouvant demeurer à l’abbaye, il a été accueilli ensuite par les Frères Maristes de Lyon. Il est décédé à Lyon le 27 août 2021.
Pendant le temps de sa présence à Boscodon, il a participé avec gentillesse et constance à cette communauté multifacettes : hommes, femmes, frères dominicains, moniales dominicaines, frère missionnaire des campagnes, moine cistercien.
Nous lui sommes reconnaissants pour sa participation à la vie de l’abbaye dans bien des domaines, pour n’en mentionner que deux : la liturgie et la librairie. Nous n’oublions pas son humour et son accueil souriant.
Les documents que nous publions ci-dessous nous ont été transmis par son abbaye de Tamié, où ses obsèques ont été célébrées le 2 septembre et où il repose comme il l’avait souhaité.

Le bureau de l’ANDB

Documents disponibles :
Faire-part de décès
Homélie Funérailles
Veillée de prière autour de Fr. Maurice
Poème “Mourir” composé par Maurice Coste

Hommage au père Félix Caillet

Le Père Félix Caillet est décédé le 12 juin 2021 et les obsèques ont été célébrées le 17 juin (voir sur le site du diocèse de Gap et Embrun : https://www.diocesedegap.fr/le-pere-felix-caillet-est-decede/). Dans les années 1990, il a été curé de Châteauroux, puis d’Embrun et était très proche de la communauté résidant à l’abbaye de Boscodon. Il a également été membre du conseil d’administration de l’association des amis de l’abbaye. L’ANDB exprime sa gratitude pour sa présence auprès de la communauté, et salue sa mémoire.

Hommage à Albert Jossart

Albert et Chantal Jossart ont été des membres très actifs de l’ANDB, des proches très attentifs pour la communauté et des soutiens fidèles de l’abbaye de Boscodon pendant les années où ils résidaient au moins une partie de l’année à Embrun.
Après de longues années de maladie, Albert est passé sur l’autre rive vendredi 16 avril 2021 et la célébration des funérailles a lieu samedi 24 avril à 10 h.
Le conseil d’administration de l’ANDB tient à lui rendre ici un hommage discret, à l’image du souvenir que nous conservons d’Albert.